Je me rappelle très bien de l’époque — pas si lointaine — où, en scrollant Instagram ou en regardant une story Snapchat, on tombait tous les deux jours sur un influenceur qui « encaissait 5 000€ en 5 minutes » sur un casino en ligne. À l’époque, la promo du jeu était partout, souvent déguisée, rarement encadrée. Et moi, je voyais ça d’un œil critique, surtout en connaissant les risques réels du jeu en ligne sur des plateformes illégales.
Mais en 2023, la donne a radicalement changé. La France a mis un coup de frein net à ce Far West, en adoptant une loi très attendue : l’interdiction pour les influenceurs de promouvoir des casinos en ligne non autorisés. Une décision qui a fait trembler une bonne partie des réseaux sociaux… et remis pas mal de pendules à l’heure.
Je vous explique ici ce que dit exactement la loi, pourquoi elle était devenue indispensable, et surtout, ce que cela change concrètement pour les influenceurs, les joueurs… et les casinos. Et vous allez voir : ce n’est pas juste un coup de com’ politique. C’est une vraie révolution dans l’écosystème du jeu en ligne en France.
Table des matières
Une loi claire : interdiction totale de promouvoir les casinos non autorisés
Adoptée en juin 2023, la loi sur l’encadrement de l’influence commerciale en ligne a marqué un tournant. Pour la première fois, les influenceurs sont soumis à une réglementation stricte, avec des sanctions précises en cas d’infraction. Et parmi les points clés de cette loi, il y en a un qui nous concerne particulièrement : la promotion de jeux d’argent non autorisés est désormais formellement interdite.
Et là, il n’y a pas d’ambiguïté : sont considérés comme « non autorisés » tous les casinos en ligne qui ne disposent pas d’un agrément de l’Autorité nationale des jeux (ANJ). Et comme vous le savez sans doute déjà, aucun casino en ligne n’est aujourd’hui légalement autorisé en France. Résultat ? Tous les streamers, TikTokeurs, YouTubeurs ou Instagrammeurs qui font la promo de Lucky8, WinOui, Cresus ou Stake tombent potentiellement sous le coup de la loi.
Et les sanctions sont lourdes : jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. On ne parle plus de simples avertissements. L’État veut frapper fort, et faire passer un message clair : le jeu d’argent ne peut plus être traité comme un simple produit sponsorisé.
Je l’ai vu très vite dans mon fil d’actualité : beaucoup d’influenceurs ont supprimé leurs vidéos, effacé leurs liens d’affiliation, ou « switché » vers d’autres thématiques. Certains ont tenté de jouer la carte du flou juridique (“Je ne fais que montrer mon expérience perso…”) mais la loi est très explicite : même un simple lien vers un site non autorisé est désormais illégal s’il est accompagné d’une incitation directe ou indirecte.
Et franchement ? Il était temps. Je ne compte plus les messages de jeunes lecteurs me demandant “c’est vrai que ce casino est légal en France ? j’ai vu un influenceur dire que c’est fiable…” Il y avait un vrai flou, et des dérives commerciales qui mettaient en danger des milliers de joueurs.

Influenceurs, joueurs et casinos : un nouvel équilibre à trouver
Ce changement législatif redistribue complètement les cartes dans la relation entre influence et casinos en ligne. Et ce sont trois mondes différents qui doivent désormais s’adapter à ce nouveau cadre.
Les influenceurs : fin du business juteux
Pour certains influenceurs, la promo de casinos illégaux représentait une source de revenus énorme, via des deals d’affiliation où ils touchaient une commission sur les pertes des joueurs qu’ils redirigeaient. Avec la nouvelle loi, ce business est mort — ou du moins, déplacé à l’étranger.
Certains créateurs ont tenté de contourner la loi en ciblant un public hors France, ou en diffusant leurs contenus depuis des pays où la régulation est plus souple. Mais soyons honnêtes : c’est un jeu risqué, et beaucoup ont tout simplement préféré changer de créneau ou se recentrer sur des plateformes plus « légitimes » (jeux vidéo, paris sportifs régulés, crypto…).
Les joueurs : plus protégés, mais toujours exposés
Ce que je constate depuis 2023, c’est que le joueur lambda est un peu mieux informé, mais reste exposé à une offre illégale massive. La loi encadre les influenceurs, mais n’interdit pas aux plateformes d’opérer — tant qu’elles restent hors de la juridiction française. Du coup, même sans promotion directe, il reste très facile de tomber sur un casino en ligne offshore, via un simple moteur de recherche ou un lien sur Telegram.
C’est pourquoi j’insiste toujours : la vigilance reste de mise. La loi protège en partie, mais le seul vrai rempart, c’est l’information. Comprendre ce qu’est un casino régulé, lire les conditions de bonus, savoir où l’on met les pieds avant de déposer le moindre centime.
Les casinos offshore : obligés de revoir leur marketing
Enfin, du côté des plateformes non autorisées, cette loi a obligé à revoir toute la stratégie d’acquisition. Finis les deals massifs avec des influenceurs français. Aujourd’hui, on mise davantage sur le SEO, les blogs spécialisés, les comparateurs de casinos — comme celui que vous lisez maintenant — ou sur des influenceurs étrangers.
Et pourtant, le marché français reste ultra-actif. Les joueurs sont toujours là, les inscriptions continuent, les dépôts aussi. La seule différence, c’est que la communication est devenue plus discrète, plus indirecte. En tant qu’observateur du milieu, je peux vous dire que les plateformes redoublent de créativité pour contourner les règles sans les enfreindre frontalement.